le souci de soi a constitué
non seulement un principe, mais une pratique constante. On peut
prendre deux autres exemples, très éloignés,
cette fois, par le mode de pensée et le type de morale. Un
texte épicurien, la Lettre à Ménécée
**, commence ainsi : « Il n'est jamais ni trop tôt ni
trop tard pour prendre soin de son âme. On doit donc philosopher
quand on est jeune et quand on est vieux » : la philosophie
est assimilée au soin de l'âme (le terme est très
précisément médical : hugiainein), et ce soin
est une tâche qui doit se poursuivre tout au long de la vie.
Épicure, Lettre à Ménécée
(trad. M. Conche), in Lettres et Maximes, Villers-sur-Mer, Éd.
de Mégare, 1977, § 122, p. 217.